Gao : Médiation entre mouvements armés de CMFPR et FLN

Une vive tension sévit entre la Coordination des mouvements des forces patriotique pour la résistance (CMFPR) et le Front de libération national (FLN). Les discours véhiculés entre leurs responsables enveniment la situation. C’est pourquoi le Centre pour le dialogue humanitaire (HD), sur sollicitation des autorités communales de Gounzoureye, veut soutenir le cadre de gestion concertée de la sécurité (CCS) de Gao afin de contenir l’impact du conflit opposant le CMFPR et le FLN sur les populations. A cet effet, HD a organisé une rencontre du 9 au 10 avril 2022 dans la salle de conférence du pied à terre de Gao.

Il s’agit, entre autres, de soutenir le CCS à initier un dialogue entre acteurs armés de CMFPR et FLN. Les aider à identifier les acteurs clés favorables à la résolution du conflit, à recenser les griefs et les lignes rouges des parties, les amener à proposer des solutions ; favoriser un climat de confiance et lever la crise de confiance entre acteurs armés de la CMFPR et FLN.

Un engagement pour la paix

La cérémonie de médiation était dirigée par le préfet de Gao et le président des autorités intérimaire du cercle de Gao, ainsi que le directeur général de l’agence de développement régional de Gao. Et près de 70 participants ont pris part à cette activité.

Les responsables des deux mouvements ont signé le protocole d’engagement pour une paix durable entre tous les groupes armées.; puis se sont embrassés devant le public.

Une commission de suivi du protocole a été mise en place, composée d’une vingtaine de responsables des mouvements armés sédentaires, de ERAR (Equipe régionale d’appui à la réconciliation) de Gao et des leaders religieux.

Le processus s’inscrit dans une dynamique nationale globale de réconciliation et de construction d’une paix durable dans la région de Gao, pour ce cas particulier des groupes armés de Gounzoureye.

Le plan de médiation prévoit, entre les deux groupes armés, des rencontres unilatérales, des rencontres de résolution des conflits.

Un payement de taxe minière à l’origine du conflit

Relevant du cercle de Gao, la commune de Gounzoureye est située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Gao. Elle n’abrite pas de site minier mais constitue le carrefour pour les sites de N’tahaka et de Doreye. Un poste de contrôle mixte CMFPR et FLN était installé à Gounzoureye depuis plus de deux ans jusqu’au jour où des éléments du FLN ont décidé de quitter ce poste et d’en créer, sans communication. La perception des taxes d’un convoi d’exploitants miniers a alors mis le feu aux poudres, avec des attaques ayant entrainé des morts et des dégâts matériels importants et des armes à feu emportés.

Un climat d’insécurité s’est alors installé dans toute la commune de Gounzoureye et ailleurs.

Cette médiation est le début d’un processus de reconciliation pour la paix et la cohésion au sein de la commune de Gounzoureye.

Source : Mohamed Boncana, Mojo@Gao