Un après midi, ma fille de 6 ans rentre à la maison avec la culotte tachée de sang

Témoignage d’une mère bouleversée à jamais.

Tata est orpheline depuis trois ans. Sa mère Fanta s’occupe, seule, d’elle et de sa grande sœur de 15 ans. Connue par tout le petit quartier d’une commune de Bamako, la fillette préfère la compagnie de ses petites copines plutôt que de rester à la maison. Va-t-elle à la recherche d’une figure paternelle ? Rien n’est moins sûr puisque l’orpheline a, une fois, demandé à sa mère « quand aurai-je un nouveau père » ?  Embarrassée, sa mère n’a jamais su comment répondre.

Un jour du mois de janvier, Tata rentre à la maison et, exprime le besoin de faire pipi beaucoup plus tard. En voulant aider sa fille à enlever sa culotte, la maman remarque une tâche de sang dessus.

Fanta harcelle sa fille de questions : « as-tu mal ? », « quelque chose t’est-il arrivé ? », la réponse de la fillette est restée négative. Inquiète, la mère chef de famille eut hâte de l’amener au centre de santé le plus proche le lendemain.

L’infirmière voulut savoir « avec qui la fillette a-t-elle été en contact ? » ; « comment cela est-il arrivé ? ».  Fanta ne put expliquer que la façon dont elle a découvert la tâche de sang. La consultation gynécologique n’a révélé aucun problème.

Plus tard, la maman se souvint que la fillette lui avait dit qu’un jeune garçon du quartier lui avait tenu la main pour se promener dans les alentours du quartier qui était encore nouveau. Connaissant le jeune garçon en question pour son calme et respect des autres, la mère n’osa point porter un brin de soupçon sur le jeune. Naïveté ou laxisme ? Elle ne pouvait imaginer un instant une quelconque déviance…

Remords persistants

Des années plus tard, avec le recul, la mère Fanta ne cesse de ruminer sa frustration : qu’est-il arrivé exactement à la fillette ? Sentiment de culpabilité ! « Et si… », « Et si… ». « Ai-je manqué à mon devoir de mère… ? » ; « Ai-je protégé suffisamment ma fille… ? ».

Fanta appelle désormais les parents à la vigilance. Elle est devenue une mère paranoïaque qui tient à passer ce message.

«- Evitez autant que possible, le rapprochement entre les petites filles et les garçons, quelque-soit votre degré de confiance porté à ce dernier.

• Opposez-vous à toute situations où un homme tient à prendre une fillette sur leurs genoux, ou à l’appeler « ma femme, ma fiancé ».

Aujourd’hui, la fillette a grandi aujourd’hui, mais cette expérience demeure un traumatisme.

Et dans la culture malienne, l’appui psychologique relève presque du charlatanisme.

Recueilli par femmeplus.net